INTERVIEW HENRY PAUL, Juin 2016,
par Philippe Archambeau, traduction des questions : Y. Philippot-Degand

RTJ : Bonjour Henry, tout d’abord merci d’accepter cette nouvelle interview pour Road to Jacksonville magazine
dédié au rock sudiste en français et en anglais, le seul au monde,

RTJ : Peux-tu nous dire d’où tu viens ? Et comment as-tu commencé la musique dans ta famille ?


HENRY PAUL : Je suis né à Kingston NY et j’ai déménagé à Lakeland, Florida quand j’étais en CE2 en 1957.
Je suis la première personne de ma famille à faire carrière dans la musique.

RTJ :Quelles ont été tes influences musicales?

HENRY PAUL : Bob Dylan, The Buffalo Springfield, les Byrds, Gordon Lightfoot, et l’Allman Brothers Band.

RTJ : Je voudrais revenir sur les débuts des Outlaws, comment le groupe s’est-il formé ?

HENRY PAUL : J'avais un groupe du nom de Sienna et Monte Yoho, en était le batteur. Il m'a présenté à son ami bassiste Frank O'Keefe qui a rejoint le groupe quand le bassiste original de Sienna Sean Emmet nous a quittés pour retourner à N.Y.C. (New York City, Translator Note). Arrivés à ce point, nous avions trois des cinq Outlaws originaux à jouer ensemble. Lorsque Jim Fish a decidé de quitter le groupe, Monte and Frank m'ont présenté Hughie Thomasson tout juste revenu de NYC et qui était à la recherche d'une date de concert. Hughie a rejoint le groupe et nous avons désormais quatre des cinq Outlaws originaux ensemble dans un groupe appelé Sienna. Nous avons changé le nom du groupe pour les Outlaws environ huit mois plus tard et Billy Jones est revenu du Colorado à la fin 1973 et ça a complété le “line up” original. A partir de là nous nous avons élaboré notre parcours allant d'un groupe local vers un groupe régional et finalement nous avons obtenu un contrat d'enregistrement avec Arista et avons enregistré notre premier album au printemps 75.

RTJ : Votre premier concert en vidéo, c’est Houston 1977, te souviens-tu de ce concert ?

HENRY PAUL : Je ne sais vraiment rien d’une vidéo prise à Houston en 77.

RTJ : Penses-tu que l’on pourra trouver un jour une vidéo de l’époque sortant en DVD ?
J’en profite aussi pour te demander si le Live at Roxy du Henry Paul Band,
dont il existe une version VHS, sortira en DVD ?


HENRY PAUL : Rien que je sache…

RTJ : Avant d’en venir aux Outlaws, je voudrais revenir à l’actualité, le Henry Paul Band a rejoué pour deux dates en décembre 2015, peux-tu nous dire qui était présent ?

HENRY PAUL : Jim Fish, Billy Crain, Wally Dentz, Bill Hoffman et moi-même. Barry Rapp ne pouvait pas venir en raison d’engagements préalables.

RTJ : Quels furent les morceaux joués lors de ce concert ?

HENRY PAUL : L’album Grey Ghost en entier.

RTJ : Penses-tu rejouer avec le groupe pour la sortie d’un disque live ou d’un DVD ?

HENRY PAUL : J’aimerais voir le groupe se produire plus souvent mais la programmation de dates est difficile en raison des engagements individuels.

RTJ : Parlons un moment matériel, quelles sont les guitares que tu as utilisées au cours de ta carrière?

HENRY PAUL : J’ai joué sur Gibson 330, Gibson 335, Rickenbaker 370, Gretsch White Falcon, Martin D-28,
et Gibson J-200.

RTJ : Laquelle est ta préférée ?

HENRY PAUL : Je pense que la Gretsch White Falcon, et les Gibson J-200 sont mes favorites.

RTJ : Tu es à l'aise sur des rythmiques country-rock mais connaissais-tu certaines difficultés sur des morceaux typiquement « Southern rock » comme "Stick Around For Rock'n'roll" ou "Lover Boy"?

HENRY PAUL : Tout ça c’est du 4/4 et leurs motifs rythmiques sont très semblables.

RTJ : Concernant la grande époque des Outlaws, quels sont tes meilleurs et pires souvenirs?
HENRY PAUL : La sortie du premier album a été une époque magique pour nous. Le succès a semblé engendrer de nouveaux problèmes et les choses sont devenues plus compliquées.

RTJ : Tu as quitté et réintégré les Outlaws plusieurs fois (1977, 1986, 2005). Peux-tu nous expliquer les raisons de ces départs successifs? Etait-ce une décision personnelle?

HENRY PAUL : A l’ exception du départ de 2005, Je n’ai jamais fait le choix de quitter les Outlaws. A aucun moment je ne suis parti du fait d’un manque d’implication dans le groupe.

RTJ : Avec quel groupe as-tu rencontré le plus de succès (Outlaws, Henry Paul Band, Blackhawk)?

HENRY PAUL : Je pense que le style des Outlaws a eu un large impact quand ils se sont révélés pour la première fois. Le premier album du groupe et le disque “Live” ont été disques d’or. Souvenons-nous que c’était il y a plus de 40 ans donc la légende a eu le temps d’atteindre son développement complet. Le Henry Paul a partagé pas mal du même public mais avait sa personnalité musicale propre. Blackhawk a été et de loin l’entité musicale qui a connu le plus de succès commercial en vendant à un niveau multi-platine. Tous les trois ont eu leur impact personnel à leur époque.

RTJ : Quels sont tes souvenirs concernant la période du Henry Paul Band? Le rock sudiste était-il déjà passé de mode à cette époque (1979)?

HENRY PAUL : La popularité du rock sudiste a nettement décliné en 1979. Souvenons-nous que l’accident d’avion de Skynyrd a raccourci la vie du groupe de la même façon que la mort de Tommy Caldwell dans le MTB (Marshall Tucker Band, NdT.). L’arrivée de MTV a amené un style plus visuel de la représentation musicale.

RTJ : Que peux-tu nous dire sur la personnalité de Billy Jones et de Frank O' Keefe?
Etais-tu resté en contact avec eux?


HENRY PAUL : L’arrivée de Billy dans le groupe en 1973 a complété le line up et a ajouté les ingrédients qui manquaient à notre complet succès. C’était un homme très compliqué mais qui possédait une magnifique personnalité musicale. Frank était un musicien incroyable et un super mec pour traîner avec.

RTJ : As-tu appris quelques éclaircissements sur le suicide de Billy Jones?
HENRY PAUL : Quelque chose d’aussi personnel que ce sujet n’est rien dont je voudrais discuter.

RTJ : Peux-tu clarifier la polémique existant autour de "Green Grass And High Tides"?
Selon toi, qui en serait l'auteur?


HENRY PAUL : Bien que j’aie entendu des histoires au sujet de l’histoire des paroles de la chanson, tout ce que je sais vraiment est que la version que nous avons enregistrée sur le premier album était un arrangement développé au cours des années où nous avons joué cette chanson dans des clubs.

RTJ : Ta voix ne semble pas avoir souffert au cours de toutes ces années. Quel est ton secret (entraînement, remède miracle, miel) ?

HENRY PAUL : J’ai du bol de ce côté-là….Juste la génétique je suppose.

RTJ : Les Outlaws restent le dernier groupe sudiste en activité qui soit au même niveau que dans les 70’s, comment expliques-tu cela ?

HENRY PAUL : Nous travaillons très dur pour garder notre niveau de jeu en adéquation avec celui du groupe au début des 70’s.

RTJ : Peux-tu nous en dire plus sur la période où tu es revenu dans les Outlaws ? Comment était-ce avec Hughie, un retour aux sources ?

HENRY PAUL : Hughie et moi avons toujours eu plaisir à jouer ensemble et nous partagions beaucoup de d’objectifs musicaux communs.

RTJ : David Dix vous a rejoints depuis peu comme deuxième batteur, peux-tu nous dire ce que cela apporte au groupe de jouer avec deux batteurs comme les Allman Bros ?

HENRY PAUL : Dave et Monte ont grandi ensemble et ont vécu une relation très proche à la fois musicalement et personnellement. Cette situation est issue de circonstances de telle sorte que nous avons pu inviter Dave à revenir dans le groupe.

RTJ : The Outlaws a deux grand guitaristes avec Billy Crain et Steve Grisham de retour, peux-tu nous en dire plus sur eux ?

HENRY PAUL : Steve a joué avec les Outlaws de 83 à 86. Il a enregistré l’album “Soldiers Of Fortune” avec nous. Billy et moi avions joué ensemble dans le Henry Paul Band et pour lui l’invitation de joindre les Outlaws en 2007 est arrivée au bon moment dans sa vie. Chris Anderson a remplacé Steve en 86 et est parti en même temps que moi en 89. Il est aussi revenu dans le groupe en 05.

RTJ : Allez-vous préparer un nouveau disque ? As-tu des compos de coté ?

HENRY PAUL : Nous travaillons sur un nouvel album studio et sommes prêts pour sortir un double album live au début de l’été.

RTJ : As-tu des nouvelles concernant la sortie en CD de Once An Outlaw, dernier disque de Hughie Thomasson ?

HENRY PAUL : Je n’ai vraiment aucune information sur ce qui va arriver à ce disque. Nous espérons clairement pour l’intérêt de Hughie qu’il va réellement voir le jour et, comme nous l’avons dit depuis le début, nous le soutiendrions de toutes les manières possibles. Comme tu le sais probablement, les membres actuels du groupe ont aussi joué sur cet album et ont un intérêt personnel dans sa sortie.

RTJ : Quels sont tes projets musicaux en solo? Un album acoustique ?

HENRY PAUL : Je me prépare à commencer un nouveau disque de Noël de Blackhawk.

RTJ : Blackhawk continue sa route, quelle est la différence avec les Outlaws ?

HENRY PAUL : Je ne suis pas sûr de comprendre la question mais Blackhawk continue à enregistrer de la musique nouvelle et aussi à tourner de façon agressive.

RTJ : Le rock sudiste a du mal à trouver une nouvelle locomotive, penses-tu que Blackberry Smoke peut être celle-ci ? Les as-tu rencontrés ?

HENRY PAUL : Je les ai rencontrés il y a pas mal d’années et je suis emballé de les voir trouver le succès. C’est leur moment et je suis sûr qu’ils apprécient la reconnaissance de leur travail.

RTJ : Dernière question traditionnelle ici, si tu devais finir ta vie sur une île déserte, quels sont les cinq disques que tu emmènerais ?

HENRY PAUL : Highway 61 Revisited de Bob Dylan, Bringing It All Back Home de Dylan, Turn Turn Turn par les Byrds, Retrospective par the Buffalo Springfield, et Idlewild South des Allman Brothers.

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